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23 mars 2013

Hommage

HOMMAGE

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esquisseEsquisse de Jean CONVERSAT réalisé en l'an 2000

 

Labbé Demeuré, curé de notre paroisse pendant cinquante ans, est décédé le
26 avril dernier à la maison de retraite de Saint-Florentin. Ses obsèques ont eu lieu le 02 mai 2003 en l’église de Beugnon sous la présidence de Monseigneur Gilson, en présence de sa famille, d’une vingtaine de prêtres et d’une nombreuse assistance.

Un hommage émouvant a été rendu par Monsieur Robert Fournier, Maire de Beugnon.

L’accueil qui vous est présenté ci-dessous, a été fait par Pierre Joubert, l’un de ses fidèles paroissiens.

Un berger nous a quitté…

Bien que le père Demeuré n’aime pas les compliments, permettons-nous aujourd’hui de faire un résumé de son parcours sur cette terre au travers de son séminaire de prêtre et de curé.

Venant du diocèse du Mans, il fait son grand séminaire à Sens. Ordonné prêtre par le père Lamy en 1937 (estimé déjà homme de terrain), il est nommé vicaire à Saint-Fargeau avec comme doyen l’abbé Voury, ancien curé de Beugnon. Quelques années plus tard, il devient curé d’Etivey (de 1942 à 1950). Cette période d’occupation allemande ne fut pas de tout repos pour son ministère. Mais c’est surtout sa nomination à Beugnon, fin septembre 1950, qui va marquer son long sacerdoce.

Monsieur le Curé, comme tant de monde l’appelait, était reçu dans tous les foyers de ses cinq clochers. Qui ne se souvient de la vaillante 2 CV, sillonnant les routes de La Guinant en forêt d’Othe jusqu’à Villier près de l’Armance, et remplie d’enfants les jours de catéchisme ?

Le père Demeuré n’était pas un théologien, mais combien sa foi était profonde ! Une fois simple, marquée de sa fidélité, de sa constance et pleine d’humanité. Ses sermons remplis de bon sens, pouvaient être compris par tous, se résumant le plus souvent aux paroles du Christ : « Aimez-vous les uns les autres ».

Comment un prêtre qui reste plus de cinquante ans au service d’une paroisse ne serait-il pas lié, d’une façon particulière, à ses paroissiens ? Pour la plupart d’entre nous, nous étions presque ses enfants ; unis par le mariage en sa présence, lui ayant fait baptiser nos enfants, et ainsi de suite jusque presque trois générations. Il partageait nos fêtes familiales. N’a-t-il pas (entre autres) offert toute sa tendresse et son amitié à une maman et à son fils handicapé pendant plus de trente ans !

Ce qu’il a appris au séminaire dans les années 30, il en continua les données. Peut-être n’a-t-il pas toujours suivi certaines directives diocésaines, se passant des « réunionnites », comme il le disait, mais sachant accepter ce que les laïcs pouvaient lui transmettre, suite à des réunions de mouvements, de formation ou de symbole diocésain. N’oublions pas qu’il a su s’adapter aux directives du Concile Vatican II.

Avec lui eut lieu la création de notre Conseil Paroissial, avec la nomination de deux ou trois représentants pour chacun de nos clochers. Je viens de retrouver sa lettre invitant tous les paroissiens pour cette première réunion en octobre 1991.

Pour la catéchèse, se trouvant dépassé lors de la mise en place de « Pierres Vivantes », il passa la main à deux dames, puis à toute une équipe à qui il accordait son entière confiance. Il fut un des premiers à accepter que les laïcs participent à la préparation et à l’animation des messes dominicales, voire même de cérémonies pénitentielles et en dernier lieu, certaines personnes commençaient à l’accompagner pour les célébrations d’obsèques.

Ses grandes et seules sorties furent Lourdes et des visites à sa famille dans la Sarthe. Le sommet fut certainement son pèlerinage en Terre Sainte, toujours en union avec ses paroissiens. N’a-t-il pas alors envoyé plus de cent cartes postales pour marquer sa prière, sa joie et son merci à tous ceux qui lui avaient permis ce voyage !

S’il y eut déchirement pour cet homme de cœur, ce fut bien de quitter Beugnon. Preuve en est la peinture de son cher clocher, aux côtés du portrait de sa maman, qui meublait sa solitude de chambre à la maison de retraite de Saint-Florentin. Pour nous aussi, ce fut une déchirure mais nous savions qu’il n’était « humainement » pas raisonnable de le laisser « seul » dans ce vieux presbytère, à la merci de quémandeurs plus ou moins indélicats.

Jusqu’à ces derniers temps, il est resté aussi fidèle compagnon des clubs du 3ème âge de nos villages. Que chacun d’entre nous soit reconnaissant du dévouement, du service, de l’abnégation du Père Demeuré. Rappelons encore sa présence dans toutes les fêtes laïques comme religieuses. Nos joies, comme nos peines, ne sont-elles pas passée par son cœur et ses prières…

Aujourd’hui, une page de l’histoire de Beugnon et de nos villages est tournée. Mais les chants de notre cher curé, sa voix ferme et chaleureuse, aux accents de son terroir natal résonneront longtemps encore dans nos oreilles et dans notre cœur.

Pierre Joubert


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